“Il y a de l’évolution à avoir quand tu es guide chez Windigo !”

Arrivée chez Windigo en 2015 avec l’expérience du terrain, Marie-Élise a passé des saisons entières à guider des circuits dans les Rocheuses. Être guide est un métier qu’elle connaît par cœur et c’est tout naturellement qu’elle occupe désormais un poste hybride, sur-mesure.

En hiver, depuis les bureaux Montréalais de l’agence, Marie-Élise se charge à la fois de recruter les guides d’aventures et de coordonner les opérations dans l’Ouest pour la saison estivale. Au début du mois de mai, cette passionnée de ski et d’escalade s’envole pour Canmore afin de former ses recrues et superviser la logistique. Depuis la maison-bureau des guides en Alberta, la HR Guide Manager & Senior Operations Manager est la Chef de tribu, à la fois mentor, formatrice, oreille attentive et gardienne de l’ordre !

Avant son départ, Marie-Elise nous parle du métier de guide chez Windigo, ses spécificités, mais aussi de ses attentes en matière de recrutement et de profil candidat.

   

     

Allo Marie-Élise ! Avant toute chose, peux-tu nous expliquer la différence entre “guide” et “guide d’aventures” ?

La grande différence c’est le milieu dans lequel tu vas interagir !

Un guide d’aventure est amené à être dans lieux éloignés ou semi-éloignés (slack country) donc tu vas être parti pour une journée dans la nature, à quelques heures de marche d’une route ou d’un stationnement. C’est l’environnement dans lequel tu es qui amène des risques différents de ceux présents en ville.

Un guide de ville n’est pas un guide d’aventures dans le sens ou c’est un métier qui nécessite des connaissances et capacités différentes en termes de gestion des risques, de premiers soins, et de connaissances de la faune et la flore puisque tu es en randonnée la majeure partie du temps. Tes interprétations sont portées sur le milieu naturel, plus que sur l’histoire ou l’architecture par exemple.

     

     

Qu’est ce qui est spécifique au métier de guide chez Windigo ?

Nous avons besoin de guides versatiles car la plupart de nos voyages font aussi bien la ville que la nature ! Malgré des circuits en canots sur lesquels les guides partent en autonomie complète dans le bois et ressortent à la fin de séjour, la majorité des séjours vont inclure des arrêts dans des villes populaires comme Banff ou Vancouver.

Un guide chez nous va être porté à incarner aussi un guide de ville, en plus d’être un guide de randonnée, un guide chauffeur, un chef cuisinier et un chef de campement !

L’autre point important est lié à la formule et aux valeurs Windigo. Les clients qui viennent sur nos circuits savent qu’ils doivent participer d’une façon ou d’une autre. Le guide n’est pas un servant, ce n’est pas lui qui va faire tout le travail. C’est le concepteur, puis c’est à lui de coordonner toutes les tâches du campement. Le monde est en vacances et ne veut pas avoir à penser à ce qui s’en vient, mais pour ce qui est de couper des légumes en buvant un verre de vin, de monter et démonter leur tente, c’est à eux de jouer. Tout ceci permet de créer des ambiances de groupes particulières parce que les clients s’impliquent, surtout sur les circuits camping dont je suis en train de parler.

La synergie prend toute sa place, on vient créer un groupe fonctionnel, une sorte de petite famille. Quand les gens s’impliquent dans un projet, ça rapproche davantage. On est chanceux de pouvoir faire ça comme guide, d’avoir ce rôle-là dans un groupe ou dans une aventure et d’être créateur d’expériences inoubliables. C’est tout ça qui fait que c’est particulier de guider chez Windigo !

     

     

Est-ce qu’il y a un bassin de guides fidèles chez Windigo et des possibilités d’évolution ?

Malheureusement, la pandémie a pas mal redistribué les cartes et des guides fidèles se sont reconvertis. Néanmoins, la communauté est grande et belle, on a des personnes qui guident pour nous depuis 10 ans. Je te dirais que les guides reviennent chez Windigo pour deux raisons principalement : le sentiment d’appartenance très fort à une famille et les possibilités d’évoluer, c’est à dire qu’ils ne se tannent pas de guider chez nous car il y a d’autres projets à envisager pour la saison prochaine.

     

On a une grande force sur la production et la vente car nous sommes une équipe de professionnels qui connait le terrain, tous passionnés. Les voyages que nous créons sont le fun à faire et sont le fun à guider ! Le sentiment d’appartenance est présent avec une communauté de guides qui s’est créée dans l’Ouest avant la Covid. Ils se connaissent, c’est leur monde et cela fait aussi en sorte que les guides reviennent car ils aiment leur travail et une partie de leur identité s’associe à la famille Windigo. C’est fort !

     

À l’heure actuelle, notre atout c’est aussi une grande variété de circuits proposés. Résultat, un guide green, qui n’a jamais guidé ou vu de clients de sa vie car il sort de l’école, peut commencer sur une clientèle moins exigeante, un peu plus jeune, sur des circuits qui appellent des guides de son expérience mais aussi de son énergie.

     

L’expérience pèse dans la balance mais, il y a aussi la capacité d’enchaîner les circuits qui n’est plus la même à 20 ans qu’à 30 ans… Moi je ne l’ai plus cette énergie de faire 150 à 200 jours de guidage par an ! (rires). Pour ce guide débutant, c’est possible d’aller chercher chez nous différents types de circuits, de plus en plus exigeants, plus difficiles, que ce soit par les randonnées ou la connaissance du secteur. Tu peux commencer comme guide découverte de camping et terminer ta carrière en faisant des journées avec grosse gestion des risques, randonnée intense et connaissances ultrapointues de la destination.

     

Tu peux être un guide expérimenté et attaquer directement en difficulté ou être débutant et monter en intensité de circuits. C’est aussi une option que tu partes sur un circuit avec beaucoup d’interprétation pour parler des lieux et partager tes connaissances avec une clientèle qui s’attend à ça et qui est curieuse. Cela va être des voyages plus haut de gamme, dans la découverte.

     

Il y a de l’évolution à avoir chez Windigo ! Il y en a pour tous les profils et sensibilité aussi.

     

   

Comme tu le disais, la pandémie a chamboulé le monde du tourisme et n’a pas épargné les guides… Retires-tu du positif de ce monde Post-Covid ? 

Je vois que ceux qui sont revenus au guidage sont ceux qui ne se voyaient pas ailleurs ! Le retour des guides après la pandémie, c’est le retour de ceux qui étaient à leur place et qui voulaient vraiment être là, à faire ce métier. C’est essentiel et fort en termes de motivation.

     

Pour un jeune qui aimerait devenir guide d’aventures, quelles sont les études adaptées ?

La voie la plus rapide c’est d’aller faire un AEC (Attestation d’École Collégiale) après ton secondaire. C’est une formation technique et professionnalisante d’un an VS faire 3 ans de CEGEP en sciences de la nature ou sciences humaines.

Après une année, tu es prêt à être sur le marché du travail. Ces jeunes arrivent avec leur certification pour guider, ils n’auront plus qu’à obtenir le permis 4B. Il s’agit du permis de conduire commercial indispensable pour prendre le volant du mini-bus et transporter nos groupes de 12 clients. C’est assez simple de se le procurer au Québec.

     

Est-ce que tu considères la conduite comme LA grande difficulté sur les circuits Windigo ?

Je te dirais que l’activité avec le plus de risques, tous circuits confondus, c’est la conduite ! C’est important à comprendre. C’est LE prérequis pour travailler avec nous car nos guides sont tous des guides chauffeurs. L’autre prérequis, c’est le fait d’avoir 21 ans pour conduire les mini-bus car c’est une exigence de la part de nos assurances. Finalement, je pense que ça fait notre affaire car cela demande une certaine expérience de vie et de maturité pour être un bon guide chez Windigo.

Nous opérons principalement au Québec, en Alberta et en Colombie-Britannique. Dépendamment des provinces au Canada, ils sont plus ou moins exigeants sur l’obtention du permis classe 4B. Certaines provinces demandent d’avoir à la fois un examen théorique et pratique après avoir suivi un cours. Au Québec, c’est un examen théorique à choix de réponses. Cela dit, pour s’assurer que nos guides fassent leur inspection véhicule pré-départ correctement et qu’ils respectent la réglementation routière, il faut les former correctement pour palier ce gap qui existe entre les provinces.  

     

     

Justement, quand on parle de formation chez Windigo, de quoi parle-t-on dans les faits ?

La formation est très importante car nous avons un grand volume de séjours et un grand besoin en ressources humaines. Il y a deux volets chez Windigo : théorique et pratique.

     

On commence par une formation en ligne qui explique quelles sont les valeurs portées par Windigo, l’éthique, le code de conduite, ce que l’on attend de nos guides. Et puis aussi comment les choses se passent avant le départ, ta relation avec l’Operation Manager… C’est une formation théorique qui met les pendules à l’heure sur nos attentes et exigences, nous les formons sur nos procédures.

     

Ensuite, nous donnons des formations spécifiques aux agences pour lesquelles nous travaillons. Windigo est une marque blanche, nous représentons les couleurs de diverses agences sur le terrain et c’est important que nos guides puissent transparaître ces valeurs. Logistiquement parlant, nous gardons les mêmes guides sur les circuits pour les mêmes agences, cela fait du sens pour eux et pour nous, mais il arrive qu’un guide soit sur des circuits de différentes agences. Il faut être capable de représenter cette dernière.

     

Dans un second temps, je passe à la formation terrain avec deux possibilités. Pour un guide débutant, on fait du shadow training c’est-à-dire que l’on associe un guide débutant à un guide expérimenté. Il va pouvoir acquérir sa connaissance du terrain et la marche à suivre auprès d’un mentor qui va le prendre sous son aile et transmettre son savoir. On a de plus en plus de voyages qui vont se guider à deux et c’est excellent. Apprendre comme ça, c’est la meilleure façon possible !

     

L’autre option, c’est une formation terrain de 3 jours avec moi qui englobe absolument TOUT : on pratique les speechs de début de journée, comment je passe l’information à mes voyageurs, la conduite d’une randonnée, comment présenter un repas, comment expliquer aux clients la façon correcte de monter et démonter une tente, on pratique de conduire le van avec les remorques….

     

Pendant cette formation-là, je donne les informations sur l’interprétation de la place que l’on va visiter, mais surtout on va donner les outils nécessaires pour que le guide le fasse lui-même. On engage un guide pour ses compétences mais aussi pour ses connaissances de la destination. Un guide, c’est comme un professeur ! C’est à lui ou à elle d’aller chercher ce qui l’intéresse et comment le transmettre.

     

   

Finalement, est-ce qu’il faut être guide soi-même pour recruter et former des guides correctement ?

En ce qui me concerne, je vais être sûrement plus rapide à cerner les lacunes et les forces d’un candidat, savoir à quel endroit il va être bon.  C’est un atout et je pense que peu de personnes seraient capables de faire nos métiers sans avoir passé un minimum de leur carrière sur le terrain, confrontés directement aux réalités et difficultés.

J’ai 12 ans d’expérience comme guide et formatrice, ce qui permet de transmettre quelque chose de solide à nos guides. Toute l’équipe des Opérations était sur le terrain au préalable, on comprend comment et quoi faire pour les épauler. C’est notre force chez Windigo.

     

Quels sont les soft skills indispensables du guide Windigo ?

En entretien, je pose toujours cette question : “Qu’est-ce que tu penses être le plus important entre les compétences et les capacités d’un guide VS un guide qui est le fun et agréable ?”

     

La réponse que je cherche c’est que l’un est nécessaire et va faire que le voyage se déroule bien VS l’autre fera la différence et va rendre le voyage mémorable ! On veut que nos clients passent une expérience inoubliable avec quelqu’un qui va les marquer. Ce ne sont pas toujours les personnalités les plus extraverties qui l’emportent, il y a bien d’autres qualités humaines : être à l’écoute, faire sentir les autres à l’aise… Je dis souvent à mes guides que mes connaissances de la faune et de la flore n’ont pas toujours été ma force, par contre, j’ai le goût d’avoir du fun et cela transparaît dans ma façon d’être et de guider.

     

J’ai des profils de guides pas aussi enjoués que ce que tu pourrais penser, mais qui connaissent tellement sur la destination. Ce sont des puits de ressources, ils sont intéressants et sécurisants que c’est assez pour rendre l’expérience inoubliable.  Cela prend des qualités humaines comme métier, mais ce n’est pas toujours les même et ce n’est pas important que ce soit toujours les mêmes. J’attends du dégourdissement et de l’entregent, si je m’endors en entrevue, c’est mauvais signe (rires) ! Cependant, je garde l’esprit ouvert. Je cherche avant tout des gens qui vont être capable de mettre les voyageurs suffisamment à l’aise pour qu’ils soient eux-mêmes et vivent leur voyage à fond. Des humains avec la capacité d’amener une cohésion de groupe qui fait que des inconnus deviennent une petite famille après une semaine passée ensemble.

     

     

Si je te suis, les guides Windigo ont la liberté de colorer le voyage à leur façon et de faire briller leur personnalité…

Exactement ! Si on devait donner un livre avec toutes les informations, ça ne serait pas le fun pour eux. C’est important qu’ils valorisent ce qui les attire, les intéresse car c’est ça qui va les rendre intéressant aux yeux de nos clients.

Notre job c’est de les outiller pour bien se préparer, mais c’est important qu’ils gardent leur propre identité ! Par exemple, les guides sont tenus de prévoir les repas des clients sur la durée du circuit. Pour les aider, on va fournir un gros livre de recettes, ensuite à eux de faire en fonction de ce qu’ils aiment. On veut vraiment que la création vienne d’eux et qu’ils puissent exprimer leurs couleurs grâce leurs choix.

Le fait d’amener ta propre ambiance à travers ta propre philosophie en étant leader d’aventures, c’est un sentiment puissant et valorisant. Guider chez Windigo est une expérience unique.

     

Pour conclure, que dirais-tu aux potentiels futurs guides ?

Si tu as le goût de l’aventure, 21 ans et un permis classe 4B, la Famille Windigo attend ton application ici !


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